Descriptif : Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les
Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s'occupent des enfants. On est en
1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a
appris à tenir sa langue. L'insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout
juste de se faire renvoyer. Si les choses s'enveniment, elle devra chercher du
travail dans une autre ville. Peut-être même s'exiler dans un autre Etat, comme
Constantine, qu'on n'a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables,
les Phelan l'ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n'est pas comme les
autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s'acharne à découvrir
pourquoi Constantine, qui l'a élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie
sans même laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires.
Personne ne croirait à leur amitié; moins encore la toléreraient. Pourtant,
poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont
unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Mes impressions sur le voyage :
La couleur des sentiments un livre ? Non... j'ignorais que le fabuleux film qui nous valu à ma maman et à moi même une belle soirée et de nombreux souvenirs était adapté d'un best-seller.
Pour moi c'était avant tout ça :
Vous pouvez donc imaginer, le frénésie qui me submergea quand je découvris cette sublime nouvelle ! Frénésie qui diminua quelque peu quand je sus qu'une sorti en poche n'arriverait pas de si tôt, petit budget oblige : les grands formats me sont interdits. Je finis pas me rendre à l'évidence et pris on mal en patience. Six mois plus tard, alors que je réservais quelques futures lectures sur le site de ma bibliothèque, je constatai que le fameux roman était enfin libre, ni une ni deux : je m'empressai de le mettre dans mon panier !
Après l'avoir récupéré et avoir été quelque peu surprise par la taille du pavé qui allait rejoindre ma table de nuit, j'ouvris La couleur des sentiments pour ne le refermer que très tard dans la nuit.
Vous me direz que j'avais déjà une vague idée de ce que j'allais découvrir au fil des pages, ayant été "corrompue", comme dirait mon cousin, par le film et bien je vous réponderai non ! C'est une toute autre histoire qui défila sous mes yeux, peuplée de personnages plus magistraux, de paysages plus grandioses, de dialogues plus piquants et de couleurs plus chatoyantes que dans le long métrage.
J'ai été emporté un demi siècle en arrière en l'espace de quelques lignes, à une époque où la guerre froide est à son apogée, où Kennedy vient d'être assassiné laissant son pays en proie au doute et à la violence.
Les années 60', les blancs et les noirs, n'en gardent par le même souvenir. Côté pile : les tenues glamour, les volutes de tabac, la timide émancipation des femmes, l'enrichissement personnel, les voyages mais aussi les rumeurs destructrices... Et côté face : la ségrégation, le Ku Klux Klan, la vie de misère, la peur constante, le travail pour ou chez les blancs mais aussi Martin Luther King.
Ce sont ces deux faces qui rythment le roman, au son des trois voix féminines, celle d'Aibileen, Minny et Skeeter, qui tour à tour vont raconter leurs vies, celles de leurs patronnes, de leurs proches, celle d'un monde inégal.
Elles nous ouvrent les portes de Jackson, ville prospère pour les blancs, enfer pour les noirs, symbole d'un Mississippi où chacun semble jouer un rôle.
Il y a "Skeeter" jeune diplômée, qui rentre chez elle, des idées d’émancipation pleins la tête et une carrière d'écrivain en vue, au grand dam de sa mère, qui désespère de marier une fille qu'elle juge trop grande, trop intelligente, trop bavarde pour Jackson.
Aibileen et ses "17 enfants", ceux des blanches chez qui elle a travaillé, qui tente d'oublier la mort de son fils unique. Consacrant ses journées à Baby girl, petite blonde délaissée par sa mère Elizabeth, entièrement dévouée à son amie d'enfance : Hilly.
Hilly Holbrock, celle qui vient pour voir et pour être vue, celle qui fait et défait les réputations. La présidente de La Ligue, qu'il vaut mieux avoir dans ses amies que dans ses ennemies.
Celia Foote, en sait quelque chose, tout droit débarquée de sa campagne natale, d'où elle est devenue la femme de l'ex-fiancé d'Hilly. La blonde délurée, en mal d'enfant, aura heureusement l'amour intarissable de son mari et le soutient de sa bonne pour échapper aux tractations de la rousse.
La bonne justement, c'est Minny, la grande gueule du quartier noir de Jackson, qui va trouvé en Celia la seule blanche qui acceptera et même mieux qui la suppliera de travailler pour elle. Minny, la cuisinière hors pair, la mère de famille nombreuse que seul les nouvelles naissances peuvent écarter des coups de son ivrogne de mari.
Ce sont tous ces personnages hauts en couleurs qui remplissent, subissent, outrepassent leurs rôles et font de ce roman, une véritable histoire de sentiments. Une histoire de femmes qui vont découvrir l'amour, la haine et surtout l'amitié qui peut naître n'importe où qui peut soulever les montagnes et changer les esprits.
L'amitié interdite entre une blanche et deux noirs qui lieront à jamais leurs destins à l’histoire bouleversante qu'elles vont écrire...
Un véritable coup de coeur pour ce phénomène culturel.
Extraits du voyage :
"Je savais déjà tout cela, mais l'entendre de la bouche de ces Noires est comme l'entendre pour la première fois."
"Dire merci quand on le pense pour de bon, quand on se rappelle que quelqu'un a vraiment fait quelque chose pour vous, ça fait tellement de bien."
"On dit que c'est comme le véritable amour. Une bonne comme elle, on n'y a droit qu'une fois !"
L'auteur :
Kathryn Stockett a grandi à Jackson. Elle vit actuellement à Atlanta avec son mari et leur fille, et travaille à l'écriture de son deuxième roman.
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Lecture prise en compte pour le challenge :